Trail qui aurait dû être fait en 2020 et reporté pour cause de COVID. Très envie de le faire, de voir ces belles montagnes. 4 mobile-homes sont réservés pour un beau groupe malgré quelques désistements. Comme d'habitude ça commence par le retrait de dossard et la réunion de briefing qui va faire un focus sur la chaleur et va en décourager plus d'un(e)...
Je sais qu'au vu de la chaleur et de ma préparation cela ne va pas être facile. J'ai été trop occupée, pas assez entrainée pour que les planètes soient alignées. Je me répète que ça ira mais je ne suis pas dupe...
Le départ de l'ultra est à minuit. Un petit groupe m'accompagne et heureusement car je vais encore faire les frais de la malédiction de la poche à eau. En sortant de la voiture, je mets mon sac sur le dos et je sens des gouttes tomber derrière... On sort la poche et là je découvre une belle entaille dans la poche... Je suis stressée car étant donné la chaleur, pas question de partir seulement avec 2 gourdes de 500ml. Céline va me sauver, elle a du scotch épais dans sa voiture. Tout s'arrange mais elle va mettre un peu de temps à trouver sa voiture et revenir. Mais heureusement la poche est scotchée, ça ne fuit plus. Je ne la sortirai pas du sac pour la remplir. Je vais éviter de la manipuler. On se dirige vers le sas de départ et là on découvre une queue de folie car il faut montrer le matériel obligatoire.
Nous n'attendrons pas longtemps le départ. Après quelques centaines de mètres dans les rues d'Aurillac et dans une ambiance de folie, nous assistons au feu d'artifices. Il y a de la fumée partout. Je pars tranquillement mais je suis gênée par la poussière. Les chemins sont si secs qu'avec les pas des dizaines de coureurs autour de moi, la poussière vole et avec la frontale c'est bien visible. Mes yeux souffrent avec les lentilles...
Laure et Nico sont devant et je ne le reverrai pas. Aziz, Tom et JP sont derrière. Ils gèrent à fond. Au bout de 20km, je dors debout, la loose... Je titube quand Aziz, Tom et JP me rattrapent. Nous allons discuter quelques minutes tous ensemble, ça me réveille. Puis JP et Tom filent, Aziz reste avec moi. Nous allons avancer à notre rythme. J'ai hâte que le jour se lève pour que mes coups de barre s'en aillent. Au lever du soleil, je vais découvrir le décor : c'est magnifique !
Le soleil levé, la chaleur arrive doucement et devient assez vite pesante. Je vais rapidement réaliser que je ne serai pas vers 9h30 à la base de vie pour me changer et que j'en suis loin. Avec Aziz, nous attaquons l'ascension du Plomb du Cantal (1855m).
En chemin, nous allons récupérer Tom qui n'est pas bien... très dur pour lui. Avec du recul, je ne suis plus trop concentrée sur ma course. On avance, je sens que je cuis et n'ai pas pu mettre la crème solaire que j'avais mis dans le sac de la base de vie... erreur. Je demande donc à une randonneuse un peu de crème. Elle va gentiment m'en passer et éviter que ma peau se transforme en peau de poulet rôti. Nous arrivons en haut du télésiège, Aziz court s'acheter une boisson et Tom arrive demande à des bénévoles s'il peut abandonner là et descendre en télésiège. Il est tout blanc. Je repars et dit à Aziz s'il le souhaite de partir devant, je n'ai pas la niak. Je descends mais plus aucune motivation. La descente est assez longue. Plus je descends plus il fait chaud. J'arrive finalement à 11h45 à la station du Super Lioran. C'est un four ouvert thermostat 6 !!! Je retrouve Tom pris en charge et Aziz pas en forme. Il n'arrive plus à s'alimenter et boire, et arrête. Je suis en forme en fait mais la chaleur me démotive complètement. La barrière horaire est à 12h30. J'ai du temps mais je sais que si je pars, je ne vais pas avancer vite et je suis persuadée que je ne passerai pas la barrière horaire suivante. J'arrête. Je tombe alors sur Jérôme le pote de Loïc du club de Massy. Il a abandonné et vient voir les coureurs en course. Il me dit que si je veux repartir je pourrai le faire en binôme avec un gars de leur club qui hésite. Mais non, je ne reviens pas sur ma décision. Nous rentrerons sur Aurillac avec les gars du MAS qui nous ont gentiment proposés de nous ramener car ils sont dans le même camping, top !
J'aurai parcouru 53,7km 2927m de D+ en 11h45. Entre le col du Pertus et le Super Lioran, j'avais gagné 100 places. J'étais 569ème à ce moment et au final il y aura environ seulement 300 finishers dont JP, notre héros !
Prochain défi : le parcours Nord de l'Echappée Belle fin août ! Va falloir travailler.
