jeudi 25 juin 2015

L’Aravis Trail ou initiation aux barrières horaires 20/06/2015



Nouveau défi et pas des moindres l'Aravis Trail : 67km et 4700m D+.
En ce matin du 20/06 3h40, nous sommes 4 courageux à sortir du gîte pour nous rendre vers la ligne de départ à quelques centaines de mètres de là. L’organisation contrôle le matériel obligatoire pour chaque coureur. Lorsque c’est mon tour, panique. Je suis sûre d’avoir mis la couverture de survie dans le sac mais je ne sais plus où et comme il y a pleins de poches et que tout est rentré avec un chausse-pieds et que je l’ai fait 3 fois… Bref après avoir vidé la moitié du sac, j’extraie fièrement la couverture de survie !!!


Ensuite briefing général sur un passage dangereux avec cordes… puis on nous presse d’aller sous l’arche de départ. A peine en-dessous, l’organisateur hurle « allez c’est parti ». Départ express sans chi chi. Ca commence en courant, c’est plat et rapidement c’est la nuit noire avec un superbe ciel étoilé. Les frontales commencent à s’étirer dans la montagne. Cela me rappelle évidemment la Saintélyon et ses petites lucioles. C'est parti pour 12km d'ascension. En route, le soleil va se lever, tout va bien et les paysages sont magnifiques. Je monte régulièrement au milieu de nombreux coureurs. J'en profite même pour faire quelques photos et poser. Il est 6h15 :

 

Lors de la montée, un panneau destiné aux randonneurs annonçait le Col de la Tournette (2314m km12) en 4h15, ce sera en 3h pour moi, c'est un peu plus rapide qu'une randonnée. Au col, changement de versant, de climat. Rebâchage d'urgence, j'ai les doigts gelés puis début de la descente vertigineuse non sans d'abord jeter un oeil sur le lac d'Annecy encore dans l'obscurité :


Descente vers le col du Marais : descente de 2314m à 800m en 9km où comment j'ai appris que la descente est un enfer. Cela a commencé par une descente avec une corde sur une trentaine de mètres sur des éboulis puis ensuite une interminable descente sur des chemins transformés en ruisseaux dans les pâturages. Difficile de tenir debout sur cette boue. Le cul parterre à plusieurs reprises j'ai rêvé d'une descente en toboggan. Vania en est au même point que moi ! On a manqué de style ! Je ressemblais au girafon qui vient de naître ou à Bambi sur l'étang gelé !
Les paysages sont magnifiques :


Alors que les premiers coureurs du 44km partis deux heures après nous vont nous rattraper, nous surprenons un chamois pas du tout effarouché par Vania :


Fini le tourisme. Je ne ferai plus de photo car nous allons rentrer dans le dur et plus le temps de faire la paparazzi même accompagnée par une italienne. La montée vers le Col des Porthets va être interminable. Je perds notion des distances, durées, lieux... De plus, la météo va se gâter, une petite averse au Lac Charvin va encore me faire remettre la veste. Je souffre, Vania aussi, on ne parle plus (pour couper court à toutes réactions : oui ça nous arrive...). Le moral est au plus bas car j'ai réalisé que nous en sommes seulement à la moitié. Nous voyons de temps en temps quelques coureurs devant nous puis ils disparaissent. 33km en 8h, il est midi. J'appelle Claire pour rassurer les autres car nous ne sommes pas arrivés ! Je n'ai pas trop étudié les barrières horaires et en plus je les ai mal notées sur mon mini road-book. Trop présomptueuse... Bref c'est là qu'une seconde course commence. D'ailleurs ma montre rend l'âme :


Vania met en route la sienne. Là c'est de la gestion... C'est reparti pour la barrière horaire à 15h à la Scierie. Nous courons sur un large chemin de montagne qui descend régulièrement puis nous arrivons sur un chemin monotrace où nous ne tenons pas debout. Nous allons même être prise d'un fou rire car nous nous retrouvons simultanément sur le cul. Mais mon sourire va se figer car en me retournant pour voir Vania se relever... je vois les 2 serre-files derrière nous. Nous sommes dernières. On nous demande si tout va bien bien. Réponse laconique : oui ! Il est 14h55 et je ne vois pas le bout du chemin ni âme qui vive. Finalement le chemin débouche sur une route, et les signaleurs sont là. Il est 15h !!! Je les regarde avec un regard interrogateur et ils nous font signe d'y aller... Je suis soulagée mais il reste 24km et ça ne va pas être une balade de santé. On va même nous faire emprunter le parcours du KV de Manigod. C'est un mur à 35% environ. On ne peut pas courir mais on ne s'arrête jamais.
Prochaine barrière horaire à la Croix Fry à 17h15. On avance, un pied devant l'autre. Au détour d'un chemin, nous voyons quelqu'un crier et venir vers nous, c'est trop fort. C'est Laure et Pierre qui sont venus nous supporter ! Ça fait du bien. Nous arrivons au ravitaillement. Je bois un verre et je pense que c'est bon pour le timing mais on nous dit que la barrière horaire est à 5 minutes. J'en oublie même de remplir ma poche à eau. C'est cruel. Nous laissons Laure et Pierre rapidement et repartons à toute vitesse car il est 17h10...


Je dois à être à au moins à 5min/km sur le plat. C'est interminable et ça continue à monter. Bref j'arrive comme une dératée devant la "raquette" et là on me dit que nous avions le temps : quelques minutes supplémentaires nous ont été accordées !!! 
Quel soulagement. Nous pouvons terminer. Il reste 11km dont au moins 7km de descente. Ce sprint a dû casser les dernières fibres de mes muscles. Je ne peux plus courir et chaque pas en descente est douloureux. On serre les dents mais c'est long. On entend le serre-file - oui il est toujours derrière nous - qui communique avec l'arrivée pour leur dire où nous en sommes. Nous sommes attendues. A 3km de l'arrivée, un petit caillou dépasse, je ne lève plus beaucoup les pieds et vlan une belle gamelle en avant. Rien d'abimé. Un petit peu de miel pour me remettre de mes émotions et c'est reparti.
Du goudron, ça sent la fin.


Moment magique de l'arrivée où une partie de l'équipe organisatrice est là pour nous accueillir et où nous retrouvons tous nos copains de Brunoy. J'ai hâte que tout le monde me raconte sa course... et de prendre une bonne douche !
Au final la deuxième partie de course... sur la deuxième montre ça donne ça :


Le groupe au complet après nos exploits :


Prochain objectif : achat et apprentissage de l'utilisation des bâtons... Loïc tu vas être sollicité ! Maintenant c'est repos, avec la tête encore dans les montagnes. Ça tombe bien, mon petit doigt me dit que j'y retourne dans pas longtemps...




1 commentaire:

  1. On perçoit la difficulté de l'épreuve et la "douleur" du moment mais aussi le plaisir de la performance, du dépassement de soi et de la découverte des paysages.

    Bravo la frangine!

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