lundi 31 octobre 2016

En croisade à Millau 23/10/2016

Il y a un an un preux chevalier nommé Sebtigrou nous invitait à venir avec lui en croisade à Millau. Mon sang d'aventurière... ne fit ni une ni deux je descendis de mon destrier pour surfer sur mon clavier d'ordinateur !


Depuis un an, le groupe de Templiers s'est étoffé et voilà des milliers de Templiers qui convergent vers Millau et une bonne dizaine de Brunoy.
Arrivée le samedi en début d'après-midi avec Vania, je vais retirer mon dossard, découvrir le lieu de départ et d'arrivée des courses, et encourager les 2 filles de la bande qui court ce jour sous un beau soleil !

Dossard en poche
Ligne de départ
La zone d'arrivée c'est là-haut
Pause photo avec Vania !




Vous êtes où les copains ?

Histoire de me dégourdir les jambes, je vais aller vers l'arrivée retrouver les copains de Brunoy et les copines traileuses de la Course du Coeur :

Déjà trois !
Avec Carole de la Team Pitié et Steph de la Team Necker
Team Necker en force aux Templiers

Dans le sac, une armure ? Non une veste FILLe sans manche et un buff :



Je vais donc passer aux choses sérieuses : le trail dont on parle depuis un an... Et passer en revue tous les doutes du traileur. Est-ce que je suis prête ? En ai-je fait trop ou pas assez ? D'éternelles questions sans réponse... Ai-je assez mangé ce soir ? Il faut que je dorme. Je n'ai rien oublié dans mon sac ? J'ai bien mis le réveil à... 3h30 ? Putain faut être un peu allumé 3h30...

Début de l'aventure à 3h30 : se lever, essayer d'avaler quelque chose en pleine nuit ! Départ en voiture à 4h15 du gite, direction Millau. Arrivée sans encombre vers 5h une heure avant le départ. Nous avons donc le temps de faire des photos de nous tous avant le départ :

Les 9 joyeux Templiers !
Un gars et les filles
The girls
Le parcours

A 6h pile, la place forte est prise d'assaut, la croisade démarre au son de l'Ameno d'Era. Les lampes torches éclairent la nuit d'une couleur rouge sang, la poussière s'élève du sol. Ça galope... On aurait pu s'y croire mais on est bien en 2016 et j'ai une frontale vissée sur le front, un tee-shirt technique, des chaussures de trail. Je n'ai ni une lampe torche, ni une cotte de mailles, ni un destrier. La seule arme que je possède ce sont... mes bâtons de trail !!!

Plus question de faire demi-tour. Je sais que je pars pour une longue journée mais j'essaye de vite évacuer cette idée qui m'angoisse un peu. J'ai rêvé de ne pas allumer ma frontale le soir mais je ne suis pas du tout sûr de ça... en attendant je l'économise car je l'allume 30 minutes après le départ, le troupeau éclairait assez !!!



Je commence par dérouler aisément, normal c'est de la route et c'est plutôt plat. Nous sommes nombreux : 2500 inscrits sur le Grand Trail. Carole va me doubler facile, elle arrivera bien avant moi. La montée va débuter mais sur de beaux chemins larges et totalement secs. Je vais courir avec Vania mais je vais sentir venir un coup de pompe vers 16km, je vais serrer les dents jusqu'au ravitaillement et première barrière horaire à Peyreleau au km22. J'ai 41 minutes d'avance sur la barrière horaire et je suis 1894ème. Je sors les bâtons et ne les rangerai plus. J'aborde la première belle difficulté, Vania file devant et je ne la reverrai pas. Mon intestin est lui bien réveillé et va m'obliger à faire un premier petit tour derrière les sapins...

Les chemins vont désormais principalement se faire sur des monotraces et c'est le bordel. La montée va se faire à la queue leu leu et c'est bien dommage. s qu'il y a un coureur a un pêt de travers c'est toute la cordée qui s'arrête... Même constat qu'à la Saintelyon... trop de monde. Je vais faire toutes les montées et toutes les descentes à un rythme imposé par les autres... 


La forme va revenir et les kilomètres vont défiler. Je vais avoir une grosse pensée pour Jupette à Saint André de Vézines au km33 où j'aurai conjuré la malédiction de l'abandon de Steph et Cie... Encore 51 minutes d'avance sur la barrière horaire malgré mon coup de pompe. Je suis heureuse de voir Maryse et Sylviane aux ravitaillements : ça fait du bien des supportrices. Elles me rassurent pour les autres. Les kilomètres vont défiler et j'ai des trous. C'est bizarre tout se mélange. J'y aurais perdu quelques neurones ?

A Pierrefiche au km47 déjà 7h55 de course, 1728ème et encore 50 minutes d'avance sur la barrière horaire. Je vais remplir complètement la poche à eau car plus de ravitaillement pendant 18km et 770m de D+. Là encore un peu galère : bouchon et pause sapin.  


Je vais même stresser en descendant vers Massebiau car certains n'avancent pas, c'est limite. Je n'ose plus regarder la montre. Je sais que c'est la dernière barrière horaire au km65. Je n'ai plus que 28 minutes d'avance et suis 1704ème. Je mange bien et remplit encore la poche car je sais que même si j'ai mon permis de terminer la course il reste 11km qui ne vont pas être une balade du dimanche !!!


Direct ça va grimper : une montée de 470mD+ en 3,4km. Je suis encore à la queue leu leu. Mais le trafic s'éclaircit car de grands gaillards s'arrêtent, se poussent sur le côté pour souffler. Je vais même en voir un assis la tête entre les mains en train de pleurer... Je suis en mode automatique. Le soleil se couche derrière les nuages. Je vais arriver au Cade. Je prends une petite crêpe et un verre d'eau. Je ne veux pas trainer car je commence à vite me refroidir. Je repars mais suis obligée de faire une dernière petite pause parmi la nature ! Obligée d'allumer la frontale il est 19h.

Il reste deux belles descentes casse-gueules et une montée sèche. La première est recouverte de petits cailloux genre qui ne tiennent pas en place. Pas de transition direct une dernière montée, de nuit, droite dans les rochers, des marches de 50cm (merci les 25 bosses) et de belles rafales de vent. Là encore c'est un peu l'hécatombe : des gars sont assis dans le noir et attendent... ça m'inquiète un peu de savoir comment ils vont arriver en haut. J'en entends qui insultent les rochers :) Rigolo nous allons même passer dans une grotte un peu lugubre à cette heure. L'émetteur siffle avec la violence des rafales de vent mais c'est bon signe je suis bientôt en haut. Allez encore 2km avant de franchir l'arrivée mais là c'est pareil rien d'évident : petits cailloux, grosses marches. J'utilise soit les bâtons pour me retenir soit je m'accroche aux branches... Derrière j'entends régulièrement des gadins... Plus de 2h15 pour ces 11km !


Les 36 derniers kilomètres

Le bruit de la sono de l'arrivée va être de plus en fort. J'y suis enfin : 15h17, 1665/1983 au scratch, 63/93 V1F, 148/209 féminines. Le dernier coureur arrivera presque 4 heures après moi ! Tous les copains sont là et ont bien couru !


 
La médaille et le tee-shirt finisher :




Et il y a le cadeau incongru : la casquette des Templiers genre rapeur. Pas sûr que je la mette :


Conclusion : beau trail qui demande une bonne préparation et un bon mental, bien organisé mais trop de monde...
Depuis on m'a parlé d'un autre ordre les Hospitaliers...

4 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec toi, monotrace + monde = bordel.
    Ça m'a un peu,beaucoup,énormement gonflé.
    Sinon rien à redire sur l'organisation et la beauté des lieux.
    et encore bravo à toi pour ta tenacité.

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    1. ça me rassure de ne pas être la seule à avoir pensé ça !!!

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  2. Merci Caro! Encore un super récit où on se délecte!!
    Tu as su combattre monts et vallées, tu as découvert le longs de ce nouveau périple qu'il importe peu d’être grand gaillard, car, tu les as retrouvés pleurant et en proie à leur désespoir le long du chemin!!
    Tu as grimpée et encore grimpée,et encore grimpée et rien à su t’ébranler...tu es super Forte!
    Devant toi les kilomètres, les sentiers monotraces, les molosses qui ralentissent, ( inquiet d'abimer leur jolis équipements???)la caillasse qui n'attend qu’a te faire tomber...le chronomètre,
    ( LES 2 Montres),qui presse le temps de passage...mais pas d’inquiétude tu a été toujours en avance sur la barrière horaire!! Même pas la malédiction des 33 km as su te retenir!
    Vents, bourrasque, cailloux monumentaux à gravir, dragons: rien t'as mis en panne!!
    Immergées dans la nature, crapahuter sur les sentiers: c'est le sel de NOTRE vie; je partage, je m'allie aux CHALLENGES que tu me proposes...comme une ivresse qu'il me faut toujours abreuver.
    Merci, merci et merci
    Chaque fois même lorsque le terrain impose sa loi, on y va: pour prendre PLAISIR d’être ensemble et souder avec nos autres chevaliers!
    Le seul hic: je suis sure que tu aurais préférée la couronne à la casquette
    Belle croisade ...à suivre!
    Vanietta

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    1. Est-ce que la couronne m'irait mieux que la casquette rappeur ???
      Merci Vania !

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